è. l'Etat, k condition que 1'Etat lui fournirait des armes et des munitions.

Le pays est donc fermé au commerce régulier et l'Etat qui fait pour des particiiliers des lois contre 1'importation d'armes et de munitions, sous les prétextes les plus philaatropiques, prouve donc n'avoir fait ces lois que dans le seul but de se constituer le monopole de la vente des articles prohibés. Je prends encore la liberté de vous faire remarquer que ce contrat a été fait en Février 1892, donc quelques mois après la déclaration de Mr. le Gouverneur Général Wahis, oii il s'engageait k donner des ordres formels pour faire cesser toute action politique dans le territoire contesté. Or, ces ordres formels ont eu pour résultat le contrat de Bangassou, 1'établissement d'un de ses lieutenants & Raffaï et d'autres lieutenants dans d'autres endroits, et actuellement encore le commandant Balot est en train de s'étendre vers le nord par la rivière Mbilo; le contrat avec Bangassou a été fait et signé par les chefs nzakaras (familie de Bangassou) et pour l'Etat par Mr. Le Marinel, le Juge de Saeger et Mr. Mathieu.

Vous comprenez, Monsieur le üélégué, quel danger il y aura pour le commerce et même pour le Gouvernement francais de se trouver un jour en présence d'indigènes, armés de canons et de fusils perfectionnés.

Le seul but de l'Etat est de s'approprier autant et aussitót que possible de 1'ivoire; si, ensuite il est obligé de se retirer ou d'ouvrir le pays au commerce, la récolte aura été faite, et les indigènes, g&tés par les articles prohibés dont l'Etat s'est attribué le monopole, ne voudront plus s'assujettir au commerce régulier.

Mais il y a des faits plus graves, Monsieur le Délégué, des faits que vous ne pourriez croire, si j'étais le seul S. les signaler; mais heureusement tous les agents des Gouvernements dans le Haut-Oubanghi viendront è. 1'appui de ce que j'avance.

Les Puissances qui, au nqm de Dieu Tout-puissant, ont signé 1'acte de la conférence de Bruxelles (Anti-esclavagiste), n'ont sürement pas pu prévoir que l'Etat Indépendant du Congo est actuellement le seul esclavagiste dans ces parages. Sous prétexte de libérer des esclaves, l'Etat en achête une masse, qui doivent le servir pendant sept ans.

J'ai vu les achats aux „Falls", Monsieur le Délégué, et je n'ai pu Protester, bien qu'observant que les Arabes trouvant chez l'Etat un ®arché pour la vente des esclaves, sauront toujours 1'en approvisionner; et que devient donc le but de toutes les mesures prises par les autres Puissances, qui ayant en vue la destruction des marchés et des ventes,